Depuis de nombreuses années lire une histoire à son enfant au moment du couché est devenu une habitude indispensable dans l’éducation, au même titre que lui apprendre la politesse et lui faire manger des légumes.
Il est donc acquis pour bon nombre de parents que ce rituel est important, tant pour l’endormissement des petits, que pour leur rapport à la lecture.

Néanmoins, notre monde glisse de plus en plus vers le numérique et une question se pose alors : la lecture du soir est-elle aussi bénéfique pour les enfants avec un livre numérique qu’avec un livre papier ?

Certaines études américaines tendent à prouver que les appareils rétro-éclairés peuvent diminuer de 22% la production de mélatonine (hormone du sommeil) mais également que ces appareils empêchent l’enfant de se concentrer sur la lecture.
Il est vrai que lorsqu’on lit sur une tablette, il arrive parfois que l’on reçoive une alerte pour une information, un email reçu, un jeu que l’on n’a pas terminé. Dans ces cas là l’enfant est distrait et n’a plus vraiment envie d’écouter la fin de l’histoire.
Selon certains chercheurs les interactions avec ces livres numériques sont moins importantes qu’avec un livre papier : on ne tourne pas les pages, on réinterprète moins l’histoire, on n’y trouve pas forcément d’illustrations à commenter, etc.

Cette « révolution numérique » présente également le risque d’avoir recours à ces tablettes pour qu’elles lisent elles-mêmes les histoires aux enfants le soir. Dans ce cas, les tablettes numériques deviendront elles les baby-sitter des prochaines années, comme la télé le fût parfois dans les années 80 ?

Relativisons tout de même ces propos, le numérique n’a pas que des inconvénients. Les professionnels de l’enfance sont d’accord pour reconnaître l’efficacité pédagogique des tablettes tactiles dans l’apprentissage des formes et des couleurs, la découverte des nombres ou encore des lettres de l’alphabet.

Quoi qu’il en soit, nous manquons encore de recul pour évaluer réellement l’impact de ces nouvelles technologies sur nos enfants et leur construction.
Il y a donc un juste milieu à trouver : profiter des avantages cette évolution, tout en restant vigilant.

(Source : NY Times, article en anglais)