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Interview de Pierre Marie Windal par TheBookEdition.com
Le Blog de l’auteur : ineditspaszidane.blogspot.com

Pourriez-vous vous présenter en deux mots ?

Je ne suis pas encore à un âge où on commence à raser les murs, mais ça vient doucement. Ma profession : je dirais volontiers consultant, mais ça ne veut plus rien dire. Tout le monde est consultant, aujourd’hui. Disons que je travaille chez moi, seul, à l’abri des forces de progrès, sur des bases de données automobiles.

Vous venez de publier un livre sur notre site. Est-ce votre premier livre ?

Non. Quand on aime écrire, on a toujours un livre au feu. J’ai écrit en tout sept livres. Mon premier était un galop d’essai sans grande valeur littéraire, que je garde pour des raisons sentimentales. J’ai tenté de le publier, mais personne n’en a voulu, à juste titre. Un peu déçu, je me suis alors investi dans mon travail en écrivant de temps en temps des nouvelles et des historiettes, que j’ai collationnées dans un livre appelé Loch Ness, du titre de l’une des nouvelles. Impubliable lui aussi, mais pour d’autres raisons. Puis est venu Neiges, un livre de science-fiction douce que j’aime beaucoup, certainement plus que les éditeurs qui l’on refusé. Je l’ai alors publié chez une maison d’édition en ligne. J’ai ensuite écrit deux livres qui ont trouvé preneur chez un éditeur indépendant traditionnel, les Editions du Léopard Masqué. Un grand bonheur pour tout aspirant écrivain, une découverte aussi, celle du monde de l’édition, des séances de dédicaces, et du caractère commercial éphémère des livres orphelins, ceux dont on ne parle jamais dans les medias. Dans la foulée, j’ai écrit Histoires Quantiques, en sachant que mon éditeur n’aimait pas trop les nouvelles. J’avais envie de l’écrire, il n’en a pas voulu, tout en me passant commande d’un livre humoristique sur les libraires, le Libraire Récalcitrant, qui sera publié au début de l’année 2008. Voilà !

Votre parcours montre qu’avec de la ténacité, on finit par réaliser ses rêves. Un mot sur les maisons d’édition en ligne ?

Rendons à César ce qui lui appartient. Il ne s’agit pas d’une arnaque, les règles sont claires, même si je les trouve léonines. Les bonnes maisons d’édition en ligne ne m’ont jamais demandé d’argent, il ne m’en a jamais fait gagner non plus. Pour quelqu’un prêt à s’investir dans la promotion de son livre et désireux d’obtenir un numéro ISBN (espèce de carte d’identité d’un livre), ce n’est pas le plus mauvais choix.

Conditions léonines ?

On signe un contrat d’édition avec cession de droits à l’éditeur et surtout, engagement à publier chez lui ses trois prochains ouvrages. Quand on a vendu, comme moi, trois « Neiges »– j’ai acheté le premier, ma fille le second et la relectrice d’un de mes livres du Léopard le troisième – il est difficile de ne pas trouver léonin un contrat qui vous engage sans espoir de ventes, sinon celles que vous réalisez par vous-même.

D’un autre côté, avec un numéro ISBN, votre livre existe officiellement, il peut être référencé à la FNAC.com, chez Amazon …

En librairie virtuelle, le numéro ISBN est une chimère, un leurre, il n’a jamais fait vendre un seul livre. On peut se consoler en se disant que son livre dort à la Bibliothèque Nationale comme la Belle au bois dormant, mais jamais aucun prince charmant ne viendra le réveiller. Il vaut mieux reconnaître qu’une librairie virtuelle ne fonctionne pas comme une librairie physique, et s’adapter aux nouvelles règles de diffusion.

Comment avez-vous connu TheBookEdition ?

Un jour, j’ai reçu un mail dans ma boîte et je suis allé sur le site par curiosité. Très vite, le concept m’a séduit. Ce que d’autres pourraient considérer comme un handicap – pas de sélection éditoriale – est en fait une preuve de transparence. Vous pourriez publier une copie de l’annuaire téléphonique sur la plupart des sites d’autoédition, donc, pourquoi ne pas clairement afficher la règle : tout écrit qui respecte le droit peut être publié. Chacun est son propre éditeur. En deuxième lieu, l’absence de contrat d’édition offre une grande souplesse. Rien ne vous empêche d’aller publier votre best-seller ailleurs. A tout moment, on peut retirer son « œuvre » du site sans avoir à se justifier. C’était important pour moi qui suis sous contrat avec Le Léopard Masqué. Enfin, TheBookEdition est probablement l’éditeur virtuel qui offre le plus de choix en matière de collections et de qualité d’impression. En 48h, un livre peut être publié, en 72h, il est chez soi. Quand on a connu d’autres éditeurs du même type, on apprécie cette très grande souplesse et réactivité.

Comptez-vous vendre beaucoup de livres par le biais de TheBookEdition ?

TheBookEdition a fait son travail. Il a imprimé mon livre et l’a mis dans sa librairie virtuelle. Quand on tape « Histoires Quantiques » sur Google, il apparaît en troisième position, juste devant le livre de Stephen Hawking. Je pourrais envoyer un mail à ma famille, mes amis, et solliciter leur bon cœur. Mais très vite, la source familiale se tarit. On découvre alors que l’aventure ne se termine pas à la publication d’un livre, elle commence. Une anecdote : quand je dédicace mes deux livres du Léopard dans un salon ou une librairie, j’en vends entre 10 (petit salon ou librairie) et 20 (grand salon). Quand je ne suis pas sur place pour les défendre, même s’ils sont bien exposés, il ne s’en vendra qu’un ou deux. Pourtant, l’éditeur est à côté, mais il préfère vendre les siens que les miens (il est aussi auteur). Faute d’être connu ou soutenu par les média, un livre d’un auteur anonyme ne se vend pas, indépendamment de ses qualités (mes livres ne sont pas mauvais, mais ils ne sont pas bons au point de se vendre tout seul). Donc, qu’il s’agisse de mes livres « papier » ou virtuels, je n’en vendrai que si je me bouge en sachant que TheBookEdition va grandir et développer des partenariats qui faciliteront la tâche de ceux qui se donnent la peine de promouvoir leur livre. C’est dur, mais c’est la loi du genre.

Un reproche à faire à TheBookEdition ?

Oui, celui de ne pas avoir été créé plus tôt. Il répond intelligemment à une demande latente de tous les écrivains et créateurs en herbe que nous sommes tous. On peut aujourd’hui avec un tel site publier une copie professionnelle de son travail et le promouvoir à sa guise. A chacun de faire bon usage de cet outil.